Ecrire une icône

L’icône ou image de lumièreL’icône ou image de lumière

« Toi, Maitre divin de tout ce qui existe, éclaire et dirige l’âme, le coeur et l’esprit de ton serviteur, conduis ses mains afin qu’il puisse représenter dignement et parfaitement ton image, celle de ta Sainte Mère et celle de tous les Saints, pour la Gloire, la joie et l’embellissement de ta Sainte Eglise. »

Prière de l’iconographe

Une icône s’écrit dans le calme absolu, par travail de méditation et d’ascèse…Le symbolisme est prépondérant, tout est symbole et l’iconographe se doit d’être neutre, et empli d’humilité, il ne peut signer sa planche; il est le lien entre le monde divin et le monde terrestre. Chez les Orthodoxes, les icônes font partie intégrante de la liturgie.

La construction des icônes écrites depuis des siècles par les moines (Roublev…) repose sur des canons, le regard se veut neutre d’expression afin de permettre le passage vers le monde divin et vice versa, la taille des personnages, les couleurs, les mains, les pieds, les cheveux etc…sont codifiés et ne doivent pas laisser place à un naturalisme ou au sentimentalisme ; de même pour la perspective inversée, le point de fuite se trouve devant et non derrière, c’est une façon de montrer que Dieu vient vers l’homme.

Les icônes présentées sont peintes à la Tempera (pigment naturel et jaune d’oeuf) sur des planches de tilleul sèches de plus de deux ans et peintes sur le coeur de l’arbre. Sur le bois, un support est nécessaire : le LEVKAS (blanc de Meudon et colle de peau de lapin), un tissu est marouflé et douze couches successives sont appliquées, espacées de 12 heures.

Aucun vernis ne recouvre ces icônes (pas d’Olifa) afin de ne pas altérer les couleurs au fil du temps, elles sont nourries à l’oeuf, ce qui impose une délicatesse extrême dans leur manipulation, et ce qui en fait leur particularité. Une icône s’accroche dans le « beau coin », en hauteur pour que le regard s’élève, que l’âme se tourne vers le Créateur, durant la prière comme le veut la Tradition Orthodoxe.