Pères fondateurs de l’abbaye de Citeaux

icône citeaux

Icône inspirée par l’écriture d’un prêtre

Pères fondateurs de l’Abbaye de Citeaux

Saint Robertus, Saint Albéricus, Saint Stéphanus

Brève histoire cistercienne

« Donc, l’an de l’Incarnation du Seigneur 1098, dom Robert, abbé de Molesme, monastère fondé dans le diocèse de Langres, et avec lui les frères dont Dieu avait touché le cœur, préférant comme leur bien-aimé père saint Benoît se fatiguer pour Dieu dans les travaux plutôt que de s’amollir dans les douceurs de cette vie, sortirent de Molesme et se dirigèrent remplis d’allégresse vers un endroit désert nommé Cîteaux et que, par la grâce de Dieu, ils avaient envisagé comme propre à la réalisation de leur dessein » (Extrait de Conrad d’Eberbach, Le Grand Exorde de Cîteaux, I, 13).

Au sein de la communauté, Robert rencontre alors une forte opposition à l’idéal de vie monastique qu’il poursuit. Aussi, pendant l’hiver 1097, s’en va-t-il à Lyon avec quelques moines, solliciter auprès du légat Hugues de Die, plénipotentiaire du pape, l’autorisation de fonder un ‘Nouveau Monastère » avec les moines de Molesme qu’attire ce projet.

L’autorisation reçue et confirmée par l’évêque de Chalon, ils partent à vingt-et-un, sous la houlette de Robert.

Ils s’installent sur les terres de Renard de Beaune, dans le duché de Bourgogne, en un lieu situé aux confins du diocèse de Chalon ; c’est un endroit peu cultivé, où abondent les roseaux (cistel, cistellum), d’où son nom Cîteaux.

Dès les débuts, sur l’intervention du légat, le duc Eudes de Bourgogne apporte le nécessaire pour la subsistance des moines et la construction du monastère en bois.

Le jour de Noël 1098, il offre une vigne située à Meursault. Elle deviendra célèbre !

Pendant ce temps, à Molesme, les moines se rendent compte qu’ils ont perdu l’estime de leur voisinage, et ils s’adressent au pape pour que Robert leur soit renvoyé.

Obéissant à l’ordre du légat, Robert revient donc parmi eux, avec quelques moines qui n’aimaient pas la solitude.

La petite communauté de Cîteaux, désormais dirigée par Albéric, se remet difficilement de ce départ. Le travail ne manque pas : construction du monastère, défrichage et mise en valeur des terres, copie des manuscrits si nécessaires à la vie liturgique et spirituelle.

Quelques vocations se présentent, mais très peu persévèrent, découragées sans doute par l’austérité de vie de la communauté.

C’est dans ce contexte difficile que meurt Albéric (1109) et qu’Étienne Harding devient abbé. Mais Dieu veille : selon la tradition, c’est l’arrivée de Bernard de Fontaine avec trente compagnons qui redonne courage à la communauté et permet d’envisager très vite des fondations. La Ferté (1113), Pontigny (1114), Clairvaux (1115) et Morimond (1117).

Le génie d’Étienne parvient à favoriser les créations tout en maintenant les exigences et l’esprit des origines :

Charte de la charité

la Charte de charité et d’unanimité, en complément de la règle de saint Benoît, sera la référence commune pour l’organisation de ce qui deviendra plus tard l’ordre cistercien. Le texte de la Charte de charité est approuvé une première fois par le pape en 1119.

Il contient déjà les principes essentiels qui doivent régir les communautés cisterciennes et dote l’ordre cistercien de mécanismes essentiels à son bon fonctionnement.

En effet, la Charte de charité institue une visite annuelle de l’Église-mère [l’abbaye fondatrice] à sa fille : chaque année, l’abbé de l’Église-mère est tenu de visiter toutes les communautés qu’elle a fondées

. De la même façon, la charte établit aussi un « chapitre général des abbés à Cîteaux » : tous les abbés cisterciens doivent se rendre une fois par an à Cîteaux pour une réunion générale.

(Source Arccis)